Avant que vous alliez voir la galerie de mes œuvres, j’aimerais faire un petit rappel historique et des techniques de Batik, cela promet d’être intéressant ! Cela permettra non seulement de satisfaire l’intérêt, purement cognitif, mais aussi d’apprécier individuellement les valeurs artistiques de cette technique complexe, quel que soit l’endroit où vous les voyiez – dans le métro, sur l’épaule d’une dame intéressante, ou dans les musées, aux salons.
Qu’est donc Batik ? Si l’on le traduit littéralement de la langue indonésienne, cela veut dire « dessiner aux gouttes (de cire) ». La technique est complexe, à haute intensité de travail, tranquille, consiste à appliquer, sur le tissu, de la cire chaude et des couleurs couche par couche, en laissant ces dernières sécher. Chaque couche suivante recouvre les parties claires de la composition en n’amplifiant le contraste de couleurs et de tons que vers la fin du travail. Cette progressivité laisse le temps à l’artiste pour la réflexion et l’éducation de soi-même (ce qui, certes, est du domaine du luxe dans le monde contemporain).
À mon avis, ce processus est semblable à celui de méditation qui ne s’interrompe que par les fièvres émotionnelles expressives ou par les touches de la couleur. Après l’application de 5-6 couches, l’œuvre de longue durée ressemble à un chiffon en cire usé qu’on doit dégager, en mettant les gants, d’un air dégoûté, de la cire et se mettre au rituel – au développement de l’image à l’aide du fer à repasser chaud. Et, voilà, … soit c’est la magie qui vous surprend, soit vous êtes déçu profondément. Et, soudain, c’est la première chose que l’artiste admire comme premier spectateur, honnêtement et en se mettant en verve, les reflets tendres charmants de la couleur qui se répand à travers la soie chatoyante, les craquelures tarabiscotées, en appréciant à peine les valeurs de composition et de couleur de son œuvre.